Comment une exploitation se concentre sur le bien-être des animaux dans la chaleur de l’Espagne et fait le bonheur des veaux et des hommes grâce à un nouveau concept.

L’exploitation laitière de 3 700 vaches se trouve dans le nord-ouest de l’Espagne. Une région chaude et sèche où l’agriculture ne peut se passer d’irrigation. On y cultive du maïs, de la luzerne et de l’herbe fourragère.

Luz López Sales est vétérinaire et responsable de l’élevage des jeunes animaux. Le bien-être des veaux lui tient à cœur. Pour des raisons éthiques et morales mais aussi parce qu’elle sait que les veaux qui se développent bien deviennent plus tard des vaches performantes. C’est la raison pour laquelle l’exploitation a investi l’année dernière dans un nouveau parc à veaux équipé de 6 D.A.L. CalfExpert.

L’ancien élevage n’était pas optimal

Auparavant, les veaux étaient élevés dans des niches individuelles. Ces niches n’étaient pas optimales en été, car elles se réchauffaient. Même l’ombrage ne permettait pas de réduire considérablement le stress dû à la chaleur chez les veaux. Pour des raisons d’économie de travail, les veaux n’étaient ici alimentés que deux fois par jour avec 3 l de lait au biberon. Le sevrage du lait au bout de 8 semaines se faisait très brutalement, en sautant simplement un repas.

C’était donc un système typiquement californien. Malheureusement, les performances n’étaient alors pas bonnes. Les gains quotidiens ne dépassaient guère 700 g. Le travail aussi était pénible. Pour chaque étape, les vétérinaires devaient escalader la clôture. Vacciner ainsi 100 veaux est très fatigant.

Le tournant s’est produit lorsque le chef d’exploitation a discuté avec Jordi Comas de la société Trivic, le représentant de Holm & Laue dans la région, lors de la foire EuroTier. Le concept d’élever les veaux en lots à des D.A.L. lui a tout de suite plu. Sa vétérinaire Luz l’a également conforté dans cette idée, car elle connaît les avantages scientifiquement prouvés de l’élevage en lots.

C’est ainsi qu’un concept global selon le NativeCalfConcept (NCC) a été développé en collaboration entre l’exploitation laitière, le partenaire de service Trivic et Holm & Laue. La mise en œuvre pratique se fait en plusieurs étapes sur cette exploitation :

Une gestion des naissances et approvisionnement en colostrum

Une très bonne immunisation est la base d’un élevage réussi. C’est pourquoi les veaux reçoivent 4 litres de colostrum de haute qualité directement après la naissance. Au plus tard après 12 heures, 2 litres de colostrum supplémentaires sont distribués. Les deux repas suivants sont composés de lait transit et de lait entier.

Panneau indicateur pour l'approvisionnement en colostrum

Un conseil pratique : comme les veaux sont ici aussi élevés en petits lots, on marque les veaux avec des crayons de cire de couleur dès qu’ils ont bu un repas. Une couleur différente est utilisée pour chacun des 4 repas différents.

Le troisième jour au D.A.L. CalfExpert

Le troisième jour, les veaux sont rassemblés en lots de 12 animaux maximum. Chaque lot est complété dans un délai maximum de 3 jours. La faible différence d’âge et le grand espace disponible (plus de 4 m² par veau) réduisent le stress. Les veaux sont très calmes et interagissent beaucoup entre eux. L’apprentissage au CalfExpert à l’âge de 3 jours réduit la charge de travail. On évite un double apprentissage (d’abord au seau/biberon et ensuite encore une fois au D.A.L.). Les veaux apprennent très vite à utiliser l’HygieneStation. Pour les aider à l’apprentissage, le CalfExpert injecte une petite quantité de lait dans la gueule des veaux. Les veaux commencent alors généralement à boire immédiatement. Au début, l’équipe de Luz était sceptique quant à la capacité des veaux à apprendre cela à un si jeune âge mais après deux ou trois séances d’entraînement, tous les animaux savent comment s’y prendre. Rien que sur ce point, Luz se voit déjà confirmé : les veaux se portent mieux lorsqu’ils sont réunis tôt avec d’autres.

8 à 10 litres de lait par jour

Ce qui est inhabituel en Espagne, c’est la grande quantité de lait proposée aux veaux. Les veaux commencent avec 8 litres la première semaine, puis la quantité passe à 10 litres par jour la deuxième semaine. L’objectif de Luz est un gain quotidien de 1 000 grammes. Sans de grandes quantités de lait, cela n’est pas possible pour des veaux aussi jeunes.

D’abord du lait entier, puis du lait de remplacement

Le changement d’alimentation doit se faire relativement lentement et en douceur. C’est pourquoi Luz commence ici avec du lait entier pasteurisé, parce que les jeunes veaux sont habitués à cet aliment et parce qu’elle sait qu’il est bien digéré par les veaux.

Les DoubleJugs utilisés ici ont rapidement convaincu. Grâce au système de double compartiment, la réserve de lait ne s’épuise jamais et le personnel peut à tout moment rajouter du lait entier.

Ce n’est qu’au bout de 3 à 4 semaines que du lait de remplacement est utilisé. Luz a réglé la courbe d’alimentation de manière à ce que la phase de transition dure 10 jours. « Avant, nous étions à cinq jours. C’était trop rapide et cela entraînait des diarrhées », souligne Luz.

Des concentrés et de la paille pour un développement optimal de la panse

Des granulés de concentrés sont proposés dès le début. Après 20 jours, de la paille hachée et du foin sont ajoutés. Auparavant, sans fourrage grossier, les veaux ne mangeaient pas assez jusqu’au sevrage et ruminaient mal. « Maintenant, la panse est mieux préparée et, qui plus est, les veaux mangent moins de litière parce qu’ils ont une source propre de fibres brutes », remarque Luz.

Des données de performance convaincantes

Les prises de poids des veaux dans le nouveau parc à veaux sont déjà de 900 g par jour en moyenne. « C’est bien mieux qu’avant mais nous n’avons pas encore atteint notre objectif ! »

Les veaux sont pesés trois fois pendant l’élevage. Une étape importante, car seule la croissance permet de juger du succès de l’élevage. D’autres données du CalfExpert sont également prises en compte dans l’évaluation des veaux. En effet, Luz reçoit désormais des informations sur ses veaux qu’elle n’avait pas auparavant. Par exemple, sur le comportement individuel de consommation avec la vitesse de consommation, la fréquence des visites ou les taux d’abandon.

Luz peut ainsi, avec les autres gestionnaires de troupeau, prendre les bonnes décisions de sélection dès l’âge de trois mois pour les veaux.

Du travail manuel au travail intellectuel

Le travail a beaucoup changé. Au lieu d’alimenter les veaux deux fois par jour avec des biberons de lait, les collègues n’ont plus qu’à contrôler les veaux et à les rééduquer si nécessaire.

La distribution des concentrés est également automatisée : il suffit d’appuyer sur un bouton et les auges se remplissent presque automatiquement grâce à un système de tuyaux. Il n’y a pas non plus besoin de fournir de l’eau, puisque les veaux disposent de leur propre abreuvoir dans le box collectif.

Outre les tâches de contrôle, il ne reste plus qu’à nettoyer les chemins à la main.

Au début, Luz a tout de même dû apprendre de nouvelles choses : « Nous, les vétérinaires, avons dû nous habituer à la nouvelle transmission d’agents pathogènes dans le lot. Après avoir adapté notre programme de vaccination, nous avons réussi à maîtriser la santé des veaux ! »

Le toit et les ventilateurs installés ne sont pas seulement très utiles pour les veaux en été. Le personnel aussi apprécie le lieu de travail frais et aéré.

« Mes collègues doivent désormais réfléchir davantage que de travailler dur. Nous avons transformé leur travail, qui était manuel, en travail intellectuel. Et cela est bien perçu par l’équipe », résume Luz.

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Manuel du veau

Holm & Laue Manuel du veau